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jusqu’à ce que je lui verse la caution. Je lui avais dit que je
finirais bien par trouver un ou deux colocataires, histoire
d’amortir le coût exorbitant du loyer.
Les premières lumières matinales filtraient à travers les
vieilles persiennes que j’ouvris pour contempler le jardin.
Le pommier centenaire était là, mais il ne donnait plus de
fruits. Une étrange gravure ornait son tronc : un serpent
qui se mange la queue. Elle datait de quand ? Comment
avait-elle résisté à toutes ces années ?
J’appréciais le silence qui règnait dans la demeure.
J’ignorais à quand remontait sa construction mais
je présumais que les fondations dataient des années
cinquante. Elle était bien entretenue. Les héritiers avaient
eu l’intelligence de se partager les charges de maintenance,
malgré la bataille judiciaire au tribunal. Personne n’avait
intérêt à ce qu’elle perde de sa valeur.
J’avais laissé mon ancienne vie derrière moi. Plus rien
n’avait de sens après le départ de mon père. Mon compte
bancaire était largement créditeur pour que je puisse
envisager une ou deux années de vacances. Cet endroit
était un havre de paix. Peut-être que je finirai par écrire un
livre. Qui sait ?
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