Page 6 - boite de pandore aperçu
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ne peut exister dans un univers où le miracle et l’ir-
                 rationnel  vont  de  soi.  Comme l’expliquent si  bien
                 Josée Larochelle et Edwin Rossbach dans leurs tra-
                 vaux de recherche sur la littérature française. Très
                 souvent,  le  héros  est  l’homme  qui  habite à  deux
                 coins de rue, l’héroïne est la femme qu’on a croisée
                 au supermarché. C’est ainsi que les auteurs de récits
                 fantastiques  –  comme  nous  allons  le  voir  au  fil  de
                 ces nouvelles- utilisent les mêmes techniques que les
                 auteurs réalistes ou naturalistes pour donner l’im-
                 pression de vraisemblance, tant et si bien que l’on
                 pourrait s’identifier sans problème aux protagonistes
                 et partager leur ressenti.

                    Ceci  nous  amène à un  autre  point essentiel  du
                 registre fantastique : le trouble, le doute et la peur
                 causés par l’auteur et éprouvés aussi bien par le héros
                 que par le lecteur. Le premier a presque systémati-
                 quement une réaction de refus, de rejet ou de peur
                 face aux événements surnaturels qui surviennent et,
                 de ce fait, le fantastique est très souvent lié à une
                 atmosphère particulière, une sorte de crispation due
                 à  la  rencontre  de l’impossible.  Nous  le  verrons  ici,
                 cette peur peut naître de simples détails ( une eau
                 stagnante ou une obscurité oppressante chez Mau-
                 passant ), d’objets anodins (un collier de velours chez
                 Leroux ou une simple cafetière chez Gautier) ou de
                 monstres  aussi  abominables  qu’invisibles  chez  HP
                 Lovecraft.
                    Dans  notre  volonté  d’offrir  une  vue  globale sur
                 le genre fantastique, nous avons fait le choix de
                 considérer à la fois les auteurs de l’Hexagone et les
                 auteurs anglosaxons qui se sont illustrés dans ce re-
                 gistre. Rien d’étonnant à cela puisque, même si les
                 historiens divergent sur les origines, il est commu-
                 nément acquis que le fantastique a vu ses premières

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