Présentation
Sadikien et universitaire, Rachid Kacem (1918-1986) place dans ses écrits le Collège Sadiki au centre du militantisme et du rayonnement de la culture arabe dans le cadre d’une réponse appropriée aux besoins populaires. « C’est sur ce point essentiel qu’il faudrait insister, écrivit-il, pour comprendre la mission réelle de Sadiki et des Sadikiens, laquelle, à travers l’enseignement obligatoire de la langue arabe, devait soutenir la langue maternelle contre la francisation extensive des programmes scolaires… et aviver l’esprit de lutte contre le colonialisme sournois. »C’est dans un climat de terreur et de violence, où d’authentiques patriotes étaient froidement abattus par leurs propres compatriotes, que la France, travaillée alors par sa déroute en Indochine et craignant un soulèvement populaire général, concéda l’indépendance de la Tunisie à son homme du jour, en l’espèce maître Habib Bourguiba.Contrevérités et argumentations ont été habilement exposées par l’auteur, qui dut remonter aux années d’avant-protectorat pour tenter de débusquer, à sa manière, les raisons insidieuses de la colonisation de notre pays, de l’abolition de la monarchie et de l’instauration d’une oligarchie républicaine sous prétexte d’asseoir un Etat moderne, populaire et démocratique…Aujourd’hui, l’intérêt de ce livre réside certainement dans les faits et réminiscences qu’il évoque, et qui concourent à mieux nous édifier sur les péripéties post-révolution que vit actuellement notre pays.